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Tapis persans : le raffinement venu d’Iran

15 septembre 2021

« Oui, j’aimerais écrire un roman, un roman aussi ravissant qu’un tapis persan et aussi peu réel« , répondait Lord Henry à M. Erskine, dans Le Portrait de Dorian Gray, d’Oscar Wilde. Les tapis persans exercent une véritable fascination sur les esthètes depuis toujours. Et pour cause ! Ils témoignent d’un raffinement sans pareil grâce aux nombreux motifs et couleurs qui l’ornent. Un art délicat, digne d’un orfèvre, qui nécessite des centaines, voire des milliers d’heures de travail pour une seule pièce, nouée à la main, unique en son genre.

Un voyage dans l’histoire de la Perse

S’intéresser au tapis persans, c’est d’abord faire un voyage dans le temps et dans l’histoire de la Perse, l’une des plus grandes civilisations qu’ait connu le monde. Une histoire vieille de plus de 2500 ans. En effet le plus ancien tapis connu à ce jour découvert en 1949 au nord de la Russie dans la vallée de Pazyryk, enfoui dans la tombe gelée d’un notable Scythe, date du Ve siècle avant J-C.

Le tapis, nécessaire aux nomades du désert

D’abord, objets de nécessité, couverture de sol servant à protéger les nomades contre le froid et l’humidité, les tapis trouvent rapidement, grâce à leur beauté, de nouveaux propriétaires : les rois et les aristocrates qui les considèrent comme signes extérieurs de richesse, de prestige et de distinction.

…Puis prisé par les rois comme élément de décoration

Toutefois, c’est seulement sous la dynastie Safavide que le tapis persan atteint son apogée au 17e siècle en Iran. Des fabriques de tapis ouvrant alors dans plusieurs villes du pays, chacune adoptant un style bien particulier. Sous le règne de Shah Abbas (1584-1629), l’art et le commerce prospèrent et ce dernier encourage les affaires avec l’Europe. Très vite sa nouvelle capitale Ispahan devient l’une des villes les plus riches de la Perse grâce notamment au commerce de tapis. Puis c’est sous la dynastie Qadjar, à la fin du 19e siècle que les exportations de tapis persans se mettent réellement en place vers les Etats-Unis et l’Europe, propageant ainsi le savoir-faire iranien dans le monde.

Artisanat le plus répandu en Iran

Aujourd’hui, le tissage des tapis reste de loin l’artisanat le plus répandu en Iran. Chaque région, chaque village possède ses caractéristiques propres, ancrées depuis des siècles dans leurs traditions de nouage de tapis. Les principaux centres de tissage sont : Arak, Ardébil, Bidjâr, Hamadan, Ispahan, Kachan, Kerman, Mashad, Naïn, Qom, Sananedadj, Chiraz, Tabriz, Téhéran, Yazd, Zandjan.

À Ispahan, les tisseurs axent leurs œuvres sur la variété des motifs et des matières utilisées. Ils produisent des tapis finement tissés, à partir de nœuds Senneh, extrêmement denses. En général, les artisans utilisent une chaîne à partir de fils de soie et s’inspirent des mosaïques des mosquées, de l’aménagement des jardins ou de l’architecture des palais existants.

À Naïn, les artisans se servent en général de motifs à médaillon central, particulièrement à dessins floraux, ainsi que des arabesques.

L’influence des pays limitrophes est venue modifier sensiblement, au fil des siècles, la création de certains de ces tapis persans, en particulier la partie turcophone du territoire. Sa population travaillant souvent avec le nœud nommé « de Ghiordès ». Alors que dans une grande partie du pays, le nœud le plus couramment utilisé se nomme « Senneh ». Ces particularités permettent d’offrir une grande variété de tapis, tant par leurs tailles que par leurs types. Une fois terminés, les tapis persans prendront le nom de leur région de production.

Il n’est donc pas rare, pour les collectionneurs ou les amateurs de se voir présenter des tapis « Bidjar », « Shiraz », « Mashad » ou « Hamadan ».


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